LA JOURNÉE DES RAPACES

La région de Yamachiche, n’étant pas toujours gâtée par la visite des rapaces à l’automne, dans la matinée du 1 septembre 1997, je ne me doute pas encore en cette journée de la « Fête du travail » qu’une activité assez fébrile va se dérouler dans le firmament, aux alentours de l’embouchure de la Grande rivière Yamachiche.

Ça commence innocemment par la voltige de six Éperviers bruns, lesquels chassent constamment, à la pointe du cours d’eau, les bécasseaux et les pluviers s’y trouvant; un Busard Saint-Martin surgit du fond de la « petite baie » en survolant la végétation des rives de celle-ci et quelques instants plus tard, je repère un Balbuzard pêcheur, lequel se repose sur une perche d’un filet de pêche : comme coïncidence, il ne se fait pas mieux! Les éperviers, ayant terminé leurs poursuites des limicoles, se retirent dans les fourrés, tout en ayant un doute sur l’un d’eux, pensant avoir identifier un Épervier de Cooper, mais c’est trop imprécis; alors, je monte mes 7X35 vers le ciel pour découvrir, au loin, un vol semblable à celui de la Buse à épaulettes et sans hésiter, j’enfourche mon vélo afin de me rendre à la « voie de service », au-dessus de laquelle plane le prédateur.

En m’engouffrant dans une courbe ombragée et boisée, à la sortie de celle-ci, sur une branche d’un peuplier géant, se trouve une Petite Buse, perchée, laquelle quitte à ma vue; j’accélère dans le dernier bout droit du chemin gravelé et je me retrouve en-dessous de la buse convoitée, soit une Buse à épaulettes, espèce peu commune dans le coin. Lentement, je retourne à mon point d’origine, la plage, et avant de l’atteindre, un Faucon pèlerin me croise à toute vitesse, au-dessus du sentier et des arbres, pour aboutir à la « petite anse ».

En plus ou moins une heure, sept espèces de rapaces ont daigné se réunir dans cet environnement des plus restreints, pour mon plus grand bonheur. Si vous remarquez qu’il n’y a que six espèces mentionnées, vous avez raison, car la septième est une Crécerelle d’Amérique, laquelle se pointe dix minutes plus tard. En passant, les rapaces représentent pour votre humble serviteur une des catégories d’oiseaux les plus appréciées, ce, dû principalement à leur impressionnant vol gracieux et puissant à la fois, tout en étant varié les uns des autres.

À chaque année, lors de la migration automnale, les rapaces visitent la Pointe-Yamachiche, soit de la mi-août à la mi-septembre, coïncidant avec le passage des oiseaux de rivage et devenant doublement intéressant pour les ornithologues amateurs. L’affluence des limicoles sur les rives de la « pointe » influence directement sur celle des rapaces, surtout sur les plus petits comme les éperviers, et les faucons, lesquelles sont quelque peu dépendants de ces derniers, comptant pour beaucoup dans leur menu de tous les jours.