UN FAIBLE POUR LES HUPPES

Dans le monde des oiseaux, chacune des espèces possède son charme et il est très difficile de choisir un oiseau en particulier comme son favori; même le simple Moineau domestique est unique en son genre et l’on ne peut l’ignorer. C’est pourquoi j’hésite à me prononcer pour un seul spécimen, mais plutôt pour une catégorie très hétéroclite, assez similaire quand même avec une caractéristique commune : la huppe.

Le Cardinal rouge et le Geai bleu sont les plus connus, mais il ne faut pas oublier le tapageur Martin-pêcheur d’Amérique, les cousins répondant au Jaseur d’Amérique et au Jaseur boréal, la toujours discrète Gélinotte huppée, la nouvelle arrivée dans la région du nom de Mésange bicolore et, dans les canards, le Harle huppé et le Harle couronné; le Grand Pic est le géant de ces oiseaux huppés, lequel est heureusement un peu plus présent dans mon voisinage, même s’il préfère les gros conifères de ma région et ce, en forêt. Un imposteur, si l’on peut dire, qui porte le nom de huppé et qui n’en est pas un, est le Tyran huppé, lequel, malgré sa prestance, est doté d’une calotte brunâtre, souvent ébouriffée, mais non huppée (du moins, en apparence); jaloux peut-être des autres, avec leur atout apparent, pour s’attribuer ce nom…. Mais non, ce sont les hommes qui l’ont baptisé ainsi.

À tout événement, c’est une question de goût personnel, car tous les membres de la faune aviaire sont fascinants et possèdent leur propre beauté.

 

 

LE FAUCON ET LES SIX PICS

En ce commencement de la saison automnale, sous un firmament nuageux, de ma fenêtre, je suis attiré par une poursuite autour des arbres du boisé de la cour arrière et le prédateur en question, soit un Faucon émerillon, tente désespérément de s’emparer d’un Pic flamboyant, lequel réussit à semer son poursuivant et ce, en se collant à un arbre tout en pivotant sur celui-ci, pour monter ou pour descendre sur un autre, rendant presque fou le faucon, qui ne sait plus où donner de la tête!

Occupé par cette chasse, je n’ai pas encore remarqué une situation très intéressante, soit la présence de cinq autres Pics flamboyants dorés, camouflés et immobiles, eux aussi, sur le tronc de leur arbre respectif, lesquels pics sont distancés les uns des autres, au sous-bois.

Le faucon, désorienté, s’est perché, tout près, et en repère un, pour le déloger de son abri improvisé et pour le voir virevolter, à son tour, en allant se cacher immédiatement sur un autre tronc, dans un mimétisme admirable; le Faucon émerillon, abasourdi, capitule et s’en va. C’est seulement à ce moment que les six pics osent quelques déplacements sur l’écorce de leur perchoir salutaire, pour enfin recommencer leurs activités normales, ayant tous la vie sauve!