QUELQUES PLANTES ENVAHISSANTES

Une des plantes qui se remarque le plus dans notre environnement est sûrement le Roseau commun (Phragmites communis), parce qu’elle s’organise pour que l’on ne la rate pas en étant omniprésente le long des abords de la plupart des autoroutes et de ses entrées, se permettant même d’étendre ses tentacules jusqu’aux bords de certains chemins de campagne et aux extrémités de baies, à mince d’eau; le mot tentacule est peu dire, car cette plante indigène aux plumeaux pourprés des plus décoratifs se multiplie par ses racines et devient indestructible lorsqu’elle envahit un endroit aussi propice que les fossés d’autoroute et ce, dû au sol sablonneux : la prolifération est inévitable. Certaines gens se permettent de faire des bouquets de fleurs avec les plumeaux, ce qui enjolive l’intérieur de la demeure, d’autant plus que le danger de voir cette plante s’implanter dans l’environnement immédiat est vraiment presque nul, car elle ne produit pas de graines.

Une autre plante, qui en est une fleurie, est la Salicaire (Lythrum salicaria), laquelle est vraiment spectaculaire par ses épis élancés de fleurs roses ou magenta foncé, mais laquelle est aussi très envahissante aux abords de certains marais, prés humides et fossés; la Salicaire est originaire de l’Europe. Une alerte environnementale avait été donnée au milieu des années 1990 par le ministère s’occupant de l’environnement à cette époque, mais depuis, la situation semble s’être stabilisée concernant l’expansion de cette jolie plante fleurie que représente la Salicaire; la crainte du temps était de voir la Salicaire prendre la place de plusieurs autres variétés de plantes aquatiques dans les plans d’eau du lac Saint-Pierre, notamment.

Quant à la Quenouille à feuilles larges (Typha latifolia), cette plante surtout aquatique, est extrêmement présente dans plusieurs lacs, marais, étangs et même fossés, accaparant de grandes surfaces dans certains cas, ne laissant plus de place aux autres espèces. La Quenouille à feuilles larges, aussi appelé massette et canne de jonc, avec le duvet blanc de ses fruits, sert à faire des oreillers et des coussins, et le campeur peut en garnir son sac de couchage ou ses vêtements, s’il a froid. En hiver, les rhizomes des quenouilles se font cuire comme des pommes de terre; l’on peut en faire aussi de la farine. Ses feuilles ne sont pas comestibles, mais on peut les tresser pour s’en servir comme décoration.

La prochaine plante envahissante l’est réellement et haro sur celui ou celle qui ose la vouloir comme plante décorative sur son terrain, car à son grand malheur, il vivra avec elle toute sa vie, dû à la quasi impossibilité de s’en défaire, advenant une telle décision. En effet, cette plante à l’apparence assez intéressante, de prime abord, se propage par ses profondes racines et ce, très rapidement, rendant très difficile son élimination, après une lutte de tous les instants; encore une fois, de grâce, ne vous laissez pas tenter par celle-ci. La Renouée du Japon (Fallopia japonica), car c’est son nom, est une grande plante (1à 3 mètres) à tiges creuses, semblables à des cannes de bambou, qui se retrouve habituellement sur les rives humides des cours d’eau, où la richesse nutritive pour une croissance maximale la favorise particulièrement (jusqu’à 8 centimètres par jour). La renouée pousse aussi sur les bords de route, près des jardins et sur les terrains abandonnés; il appert que l’on peut se débarrasser de cette plante en un an ou deux par la plantation d’orties, car ces dernières tuent apparemment les renouées, ce qui n’est, par contre, nullement une affirmation scientifique.

En mentionnant l’ortie, de son vrai nom Ortie dioïque (Urtica dioica), cette plante se retrouve sur des terres humides, comme les boisés de la pointe Yamachiche, et il est très déplaisant d’y toucher, dû aux brûlures que l’on ressent en touchant à ses feuilles et à ses tiges poilues. À la même « pointe » et à la Petite rivière Yamachiche (ainsi qu’autour de tout le lac Saint-Pierre, en général), la Grande fougère (Pteridium aquilinum) est une plante qui abonde et qui occupe de grands territoires, côtoyant assez souvent l’ortie; cette espèce de fougère est celle qui fournit la « tête de violon », soit l’extrémité de la plante repliée en crosse, laquelle est coupée, lavée et ensuite, cuite, pour en faire un aliment apprécié par plusieurs, en salade.

Enfin, une autre plante, aux fleurs orangées en forme de trompe, soit l’Impatiente du Cap (Impatiens capensis), tapisse occasionnellement une vaste surface, dans le fond d’une baie tourbeuse, dans une clairière ou près d’une berge, car ce n’est pas nécessairement répétitif comme phénomène, pouvant facilement être absente dans les années suivantes. L’impatiente sauvage est une fleur très attirante pour les bourdons, les abeilles, certaines variétés d’insectes, les papillons et les Colibris à gorge rubis, entre autres. Il y a encore plusieurs espèces de plantes envahissantes et il en sera peut-être question dans un prochain texte, si Dieu le veut!