LES « SPÉCIAUX » DE FORME, D’ALBINISME ET DE RACE (2)

Vacillant à l’Urubu à tête rouge, au-dessus de la rivière,

La Buse de Swainson, forme sombre, épie les lieux pour un repas.

À l’opposé, la parente Petite Buse, forme sombre, s’annonce des airs,

Dans cet automne enneigé aux rives du lac, et ne s’arrêtera pas.

Le Pic chevelu, gris-brun (sitkensis), sur son tronc favori,

En ce printemps chaleureux, a failli partir dans l’incognito.

Paruline à croupion jaune, mi-albinos, tu m’as quelque peu attendri,

Toute immaculée, de la queue à mi-corps, pour reprendre ton identité, aussitôt.

La Bernache du Canada, albinos, contrairement à la jolie paruline,

Se couvre en entier d’une terne blancheur, à la tête marquée d’une surface grise.

Pour le couple d’Oies cygnoïdes, de captivité plus que probable et non de Chine,

Le voyage semble paisible pour ces chanceuses, sous la brise.

Il en va de même pour le coloré Faisan de Colchide, en liberté,

Se pavanant à tous les vents et oubliant sa ferme d’élevage.

Que dire de ce Canard siffleur, hybride, à la flaque d’eau limitée,

Avec sa casquette de plumes vertes, faisant le « jars », dans une lente nage.

Qu’il soit Roselin familier, atypique jaune, orangé ou saumon,

Il se présente, vêtu d’une de ces couleurs, lui, habituellement de rouge.

D’où vient-il ce méconnaissable limicole, fouillant les frais limons,

Du nom de Bécasseau semipalmé, tout brun et qui, sans cesse, bouge?

Se faufilant dans les sinuosités du riverain terrain valonneux,

Le Bruant fauve, schistacea, par le gris du dos et de la tête, impressionne.

Aux mangeoires, le Junco ardoisé, type à tête noire, et aussi talonneux,

Car il se permet de repousser ses confrères, et au maïs, il se rationne.

Avec une nouvelle coiffe sur la tête, le diminutif oiseau du froid,

Au béret orangé, s’amène ce Sizerin flammé, aux branches du bouleau.

Parmi la grande famille de son espèce, il n’a pas tous les droits,

Même si ce Grand Chevalier, au masque noir, fait le « beau ».