Les P’tites vites (10)

BAIN DE SOLEIL

Juste avant le repas du soir, six Merles d’Amérique sont confortablement installés sur les branches d’un frêne adulte de mon sous-bois et se laissent frapper par les rayons du soleil, lequel a déjà entrepris sa descente pour le coucher; avec ravissement, les six poitrines orangées accueillent les derniers élans de chaleur de cette journée d’automne.

Y regardant de plus près, tout en perçant les lueurs de plus en plus puissantes, au fur et à mesure que l’astre baisse, je m’interroge sur la texture du poitrail de l’un d’eux, car ce merle avec la tête dans l’aile, ressemble à une pelote de laine ou une balle de tennis avec le duvet relevé par le vent doux, mais assez véloce par instant : insolite quand même!

 

 

 

DOUBLE COMPORTEMENT

 

Un oiseau qui a un charme particulier dû à sa prestance et sa beauté, et dû aussi à sa relative rareté, selon les régions, est la Sterne caspienne, laquelle se fait un devoir à chaque été, à la pointe Yamachiche, de venir saluer les observateurs d’oiseaux.

Autant cette sterne au fort bec rouge peut être bruyante par ses brefs cris rauques lors de son vol, à l’arrivée, autant elle est inerte et elle passe incognito sur la plage dans son silence, souvent camouflée entre ou en avant des goélands, et en plus, très régulièrement couchée; il faut scruter chaque individu présent pour enfin la repérer et l’admirer. Aussi, lorsque la tête est dans ses plumes, il faut être encore plus vigilant, sans oublier les fois qu’elle quitte en hypocrite dès que l’on se tourne la tête n’est-ce qu’un bref instant; vraiment un spécimen très spécial à observer.

 

 

 

AU REPOS

 

Au terme de ma randonnée en vélo me menant à la pointe Yamachiche, un de mes sites favoris pour l’observation, je passe près d’une automobile de couleur bleue. Il est presque midi et je promène mes jumelles en tous sens, à la recherche de quelques oiseaux en cette température idéale de début d’été; en pivotant et fixant mes 7X35 vers le véhicule bleu, je vois un Faucon émérillon traverser la rivière, lequel est en provenance des arbustes, et planer quelque peu tout en tournoyant pour enfin, se poser sur le toit de la voiture : un endroit parfait pour guetter une potentielle proie.

Après cinq minutes d’immobilité, reposé, il reprend sa route en passant au-dessus des arbres. Il est à espérer que ce rapace n’a pas trop piétiné sur la toiture, car le propriétaire de l’auto ne saura jamais comment ces égratignures ont pu se trouver là et surtout par qui ? Le coupable ne pourra certainement pas payer les dommages!