LE FALCONIDÉ GRIS

 

Le 6 mars 2001 me permet de prendre le vélo et de me rendre vers la pointe Yamachiche, car la route asphaltée est complètement dégagée des traces de neige et de glace, cette dernière surtout dangereuse lors de la rencontre des véhicules lors de ma progression.

La fin de la matinée est ensoleillée et j’apprécie cette première randonnée dans le calme tout en m’engageant dans la montée du viaduc conduisant à la voie de service où se situe, dans les premiers mètres, le chemin enneigé de la « pointe ». Dans l’ascension du viaduc, dès mes premiers coups de pédales, je remarque au-dessus de ma tête, cinq Pigeons bisets et un autre volatile, légèrement plus volumineux et au vol différent, lequel suit ces columbidés; ces derniers poursuivent leur envolées mais le traînard, par les airs, coupe la route en face de moi et la longe pour, immédiatement aller se poser dans un jeune peuplier, à proximité du fossé, à environ vingt mètres entre cet oiseau et ma position, car je me suis immobilisé à sa vue.

Dès cet instant, un véritable travail de moine débute car, même si je suis devant un falconidé d’une dimension entre la Crécerelle d’Amérique et le Faucon émérillon, il m’est impossible d’y apposer un nom. J’ai la chance de le voir de face et de prendre les détails suivants : il est d’un gris moyen avec un croupion blanc, possédant cinq fines lignes grisâtres en zigzag sous la queue et ayant le dessus de celle-ci brunâtre, pour apercevoir en-dessous de l’oiseau, de la tête (cou) à la queue, une blancheur presque immaculée, si ce n’est quelques lignes noirâtres très fines aux flancs et quelques-unes presque invisibles au ventre.

Quant à sa tête, elle possède un sourcil grisâtre assez foncé et assez large, tout en ayant un favori beige clair peu voyant. Ses ailes grises sont écaillées et le contour de ces écailles est ligné de blanc; son vol est ascendant, de gauche à droite, dévoilant des ailes rayées de fines lignes grises, en-dessous.

Le plus saisissant de ce rapace est ses plaintes courtes se terminant par trois coups de sifflet (comme aux arrêts de jeu, au hockey) avant de prendre son envol. Le moine n’a pas encore trouvé l’identité de cet étranger, parti vers l’ouest, soit Louiseville; si quelqu’un possède la réponse, j’aimerais bien la connaître.