CALMES PARULINES AVANT SUBITE TEMPÊTE

 

    Contrairement à plusieurs autres rêves, celui-ci contient beaucoup d’action et je vous le livre immédiatement dans son entier.

    Dès le début, un pigeon aux proportions démesurés apparaît comme pour nous souhaiter la bienvenue sur le site verdoyant d’un parc inconnu de nous deux, car je suis accompagné d’un ami d’enfance. Ce copain semble déjà distant, demeurant à la traîne et occupé à des fleurs et à d’autres éléments naturels; quant à moi, je prends les devants et je cherche dans les arbres, les oiseaux pouvant s’y trouver.

    Mes efforts sont rapidement récompensés par la vue d’une Paruline azurée, d’une paruline rouge et jaune ( aux couleurs d’un Tangara écarlate ), d’une Paruline à face rouge ( à quelques détails près ) et d’un Roselin pourpré, lesquels oiseaux se promènent tous dans les hauteurs de deux jeunes feuillus et ce, en cette période de printemps, car les feuilles sont déjà apparentes. À proximité de ces deux arbres, un conifère accueille sur un de ses rameaux, une Paruline de Bachman, espèce probablement disparue, mais qui réapparaît dans ce songe : quel privilège!

    Tout en admirant ces joyaux aviaires, je vois passer mon ami devant moi et il m’ignore complètement, à la recherche de je ne sais quoi; tout pour lui, sauf les oiseaux. Je le rattrape quand même et nous nous retrouvons face à un genre de restaurant, pour demeurer sur notre appétit, car il n’y a ni nourriture et ni personne à l’intérieur; l’endroit est désert. Nous passons près de la bâtisse pour emprunter un canal nous conduisant à un fleuve, lequel ressemble au Saint-Laurent, à la hauteur de Sainte-Anne de la Pérade.

    Dès cet instant, en arrivant à son embouchure, les pieds encore dans le canal sablonneux et à sec, le ciel s’obscurcit et s’ennuage pour ne laisser qu’une scène ensoleillée à l’ouest, soit en amont, laquelle nous montre sur l’onde, trois cabanes à pêche reposant sur une mince glace et ce, même si nous sommes à la fin du mois de mai; ces cabanes sont intensément éclairées par le soleil, lequel agit comme un projecteur d’une salle de spectacle.

    Alors, le vent s’élève sans avertissement, pour amener d’importantes vagues du fleuve, lesquelles s’infiltrent dans notre canal et la fuite s’ensuit immédiatement de notre part, avec l’eau boueuse qui est à nos trousses, sous la pluie qui s’est mise, elle aussi, de la partie. Le restaurant désaffecté, se situant au bout et dans le fossé, mon ami entre le premier par la porte, pour sortir par la fenêtre avant, geste que j’imite en le suivant, car l’eau vaseuse du petit ruisseau s’apprête à nous engloutir. Dans cette dernière séquence du songe, il ne manque que les éclairs mais, à bien y penser, à la vitesse que nous revenions, ça ressemblait bien à celle de l’éclair.

    Nous en sommes très bien sortis, car d’habitude, lorsque nous approchons de la catastrophe dans un rêve, c’est le réveil instantané et brutal, ce qui n’a pas été le cas, cette fois-ci, continuant mon sommeil jusqu’au matin.