AU NOM DU PÈRE, PAR SON FILS, AINSI IL FUT

(En souvenir de toutes les mères et des pères disparus)

 

Être à la santé fragile, mais au grand cœur et courage,

 En tant que mon père qui étiez toujours au rivage,

Celui-ci devenait votre pied à terre après l’ouvrage.

À chaque retour de la pêche pour toucher le sable de la plage,

Le lac  St-Pierre a presque gardé vos empreintes de sage.

 

Comment oublier les nombreux modèles de chaloupes,

Issus de vos habiles mains par ses précises coupes?

Impossible, car votre minutie faisait attendre la soupe,                                               

Laquelle devenait secondaire afin que la dernière poupe

Soit toujours celle qui possédait la plus belle croupe.

 

Les tempêtes, les vents et le froid vous rendaient sans peur,

Tellement que plusieurs retours du large flirtaient  avec la noirceur,

Face à votre amour passionné pour le dur labeur

Que représente ce métier de la pêche, souvent à la chaleur.

Vraiment, il n’y a pas de mots pour décrire une telle ardeur.

 

Certains soirs d’été, après une fructueuse pêche à l’anguille,

Avec votre coutumière douceur et étant homme de famille,

Vous aviez toujours le mot juste pour consoler une de vos filles.

Excellent fabricant de verveux aux jours froids, de fil en aiguille,

L’hiver vous semblait plus court, avant le temps des poissons qui frétillent.

 

Comme fils, l’héritage que vous m’avez laissé est au-delà de l’argent,

Car chacun de vos gestes respirait le respect pour tous les gens

Et votre personnalité très réservée m’a guidé dans le temps

En me faisant peser le pour et le contre de tout cas l’exigeant.

En somme, tous ceux qui ont connu un père comme vous en sortent gagnants.