UNE MARCHE DE SANTÉ
À l’automne 2006, la conductrice d’un autobus scolaire
va vivre une aventure amusante avec un oiseau et surtout, avec ses élèves à
bord, même si plusieurs fois auparavant, divers incidents impliquant des
Gélinottes huppées et des Perdrix grises se sont produits comme de légères
esquives par leur présence sur les bords de la route et des ralentissements
lors de la traversée de celle-ci; même une Perdrix grise a déjà été touchée par
un pneu à une patte parce qu’elle se trouvait sur la voie asphaltée.
Déjà une amante de la nature, autant de la flore que
de la faune, cette femme, au volant de l’autobus transportant les jeunes étudiants
à leur domicile respectif, tous situés le long du lac St-Pierre, va emprunter
la voie de service comme d’habitude et va entrer dans l’un des chemins privés,
soit la tranchée d’Isaïe; c’est à la fin de l’après-midi, après la journée des
classes. Dès les premiers mètres de ce chemin de terre, la conductrice réduit
considérablement la vitesse du véhicule pour presque l’immobiliser par la
suite, piquant la curiosité des enfants, lesquels ont hâte (comme toujours) de
se rendre à la maison.
La présence d’une Perdrix grise, au centre de la
route, est la raison de ce ralentissement et cette dernière ne semble
absolument pas vouloir céder le passage, déambulant très lentement et se
permettant même à l’occasion, des arrêts pendant sa marche de santé. Les
jeunes, impatients, supplient leur chauffeuse de continuer, même s’il faut
qu’elle écrase la perdrix : quand on dit que les enfants sont cruels!
Incapable d’obtempérer à cette demande insensée (selon
elle), elle s’applique à leur faire comprendre qu’il faut respecter la vie,
d’attendre que l’oiseau se tasse, d’apprécier cette chance de le voir, et
quelques autres commentaires pertinents du même genre. Après au moins deux
minutes (très longues pour les jeunes passagers), la Perdrix grise décide de
mettre un terme à sa ballade et quitte la voie, au grand plaisir et soulagement
de tout le monde.