UN TYRAN ATTIRANT
Avec mon neveu, dans l’avant-midi du 25 août 2007, je me rends à
St-Thomas-de-Caxton afin de vérifier si les Urubus à
tête rouge occupent encore le territoire au boisé situé au bout du champ, à
l’arrière de son domicile; en arrivant, ils sont perchés dans trois épinettes
amochées et j’en dénombre quarante-sept. Cette mission accomplie, je reviens à
Yamachiche où dans l’après-midi, à la Petite Rivière Yamachiche, j’observe
notamment le Pygargue à tête blanche, l’Épervier brun, le Bihoreau gris et le
Pluvier argenté; la sortie de repérage est plus courte qu’à l’habitude car je
me sens fatigué et alors, je retourne en chaloupe à la maison.
Après un léger repos de trente minutes et ce, avant le souper, je me
dirige au bord de la rivière à la cour arrière afin de continuer la recherche
d’oiseaux et tout en voyant deux jeunes Tyrans huppés, je remarque ,directement
devant moi à l’autre rive, dans un arbre sec, une silhouette d’un spécimen
ressemblant à un tyran mais le soleil, très puissant, m’oblige à ajuster
parfaitement les jumelles et à me placer
dans une meilleure position afin de le contrer. En effet, à première vue, c’est
un Tyran tri-tri, mais dès que je descends quelque peu mes jumelles, je deviens
complètement déstabilisé en apercevant une queue fourchue noire d’une longueur
démesurée. J’ai beau me concentrer pour mieux voir cet oiseau, mais ces satanés
rayons aveuglants sont toujours sur lui.
Les indices sont par contre
suffisants pour savoir que je suis en présence d’une observation exceptionnelle
et les choix sont assez limités, soit un Tyran à longue queue ou un Tyran des
savanes; un ou l’autre va me réjouir. Je n’hésite plus et je vais vérifier dans
mon guide Sibley des oiseaux de l’est de l’Amérique du Nord pour facilement
identifier le bijou aviaire qui a brillé ( c’est le cas de le dire avec le
soleil ) au faîte de l’arbre desséché, car il est déjà parti, et c’était un Tyran
des savanes. Ce Tyran des savanes est un immature avec une queue plus courte
qu’un adulte et il est originaire de l’Amérique du Sud; pour faire entièrement
disparaître la fatigue d’une journée passée au soleil, il n’y a pas meilleur
remède! Inutile de dire que lui aussi a disparu car il n’a plus été revu.