ACCIDENTS INUSITÉS DES ANNÉES 1950 

 

                                                         Texte de Michel Bourassa

 

                                    Sources : Normand Buisson et souvenirs personnels.

 

 

           Il y a des accidents mortels qui frappent l’imagination des gens, mais il y a aussi d’autres accidents qui n’enlèvent pas la vie tout en laissant des séquelles plus ou moins graves pour le reste de l’existence. Yamachiche a connu ce genre d’accidents dans les années 1950 et quelques-uns vont vous être signalés dans les prochaines lignes.

 

Un de ceux-là, même s’il n’était pas dangereux pour la vie a incommodé M. Olivier Lemire, le beau-père d’Henri Berthiaume, propriétaire de l’épicerie Berthiaume, de la rue Saint-Georges. M. Lemire, coupant du bois sur un banc de scie dans le hangar de l’arrière du magasin, a vu la scie ronde lui couper quelques doigts d’une main, ce dans une fausse manœuvre en poussant la planche vers ladite scie. Cet accident avait fait beaucoup jaser à cette époque si calme, les gens étant peu habitués à être dérangés par un événement semblable.

 

Le prochain accident correspond à l’écrasement d’une partie de la toiture du même bâtiment à l’épicerie Henri Berthiaume, lors de son agrandissement en hauteur par l’arrière, ce pour y habiter. L’ouvrier Henri-Paul Coulombe, aussi de la rue Saint-Georges, a été la malheureuse victime de cet affaissement et malgré qu’il ait survécu, il a vu sa colonne vertébrale atteinte et le condamna à passer tout le reste de sa vie en chaise roulante, avec une paralysie dans le bas de son corps. Ce moment fut un choc beaucoup plus brutal que celui provoqué par la perte de doigts de M. Lemire, même si M. Coulombe avait réussi à s’en sortir miraculeusement.

 

Pas chanceux, dans cette décennie 1950, un autre accident dont Henri Berthiaume fut le témoin direct a été pendant une partie de chasse à l’automne, ce dans une des baies de Yamachiche, au lac Saint-Pierre. M. Henri, assis à l’arrière dans une chaloupe avec Alide Mineau, lequel est à l’avant, attendent patiemment l’arrivée des canards et dès que les premiers de ceux-ci se présentent à portée de fusil, M. Alide se lève pour tirer, ce en même temps que son copain derrière. Mais la malchance est au rendez-vous, car Alide Mineau perd l’équilibre et se trouve directement dans le champ de tir de Henri Berthiaume (lui aussi prêt à faire feu), lequel voit son coup partir avec la secousse subite faite dans l’embarcation, atteignant M. Alide dans le côté et le blessant assez gravement, sans, heureusement, le tuer. M. Henri s’en est voulu longtemps pour ce geste involontaire et quant à M. Alide, il a vécu jusqu’à son décès avec des séquelles résultant de cette malchance.

 

La présente mésaventure de cette époque concerne un des fils de Réal Buisson, soit Yvon, lequel décide se rendre  dans la cour arrière, ce afin de vérifier s’il reste assez d’essence dans une chaudière avec couvercle car sa mère et ses frères, plus jeunes, ne veulent pas le faire, craignant un accident possible (le père, Réal, étant absent de la maison à ce moment). Après avoir enlevé le bouchon du couvercle du récipient, tout en voulant regarder correctement la quantité restante, Yvon prend une allumette et la met au-dessus de l’ouverture pour voir aussitôt une explosion lui sauter au visage, résultat des vapeurs formées lors de cette chaude journée; l’explosion est entendue et vue de près par les membres de la famille présents, car quelques-uns d’entre eux, dont sa mère, sont accroupis à quelques pieds seulement de l’accident; ceux-ci viennent immédiatement à son secours pour constater que Yvon est brûlé gravement au visage et ce, des deux côtés, le rendant méconnaissable avec l’enflure. Mais Yvon s’en est heureusement assez bien sorti, voyant ses blessures prendre quelques mois avant une guérison complète.

 

Il y a sûrement eu d’autres accidents de ce genre à cette période de ma jeunesse, mais ceux-ci m’ont particulièrement marqué, lesquels accidents s’étant produits dans mon entourage.